vendredi 10 août 2007

Caminante, no hay camino, solo se hace el camino al andar


Fin d'un cycle.
Mes pieds vont repartir en vadrouille.
Cheminer sur des terrains inconnus, appuyer sur de nouveaux accélérateurs…
Cap sur l'Ombrie.
Et avec un peu de chance, sur le soleil.
A bientôt sur ce blog pour de nouveaux récits !

jeudi 9 août 2007

Trani, une ville historique qui invite à la flanerie



Aujourd'hui, nous remontons la côte adriatique au-dessus de Bari, vers la péninsule du Gargano. Et faisons halte à TRANI, célèbre pour sa cathédrale San Nicola Pellegrino (Saint Nicolas le Pélerin).
Cette splendeur de l'architecture romane s'aperçoit quasi de chaque coin de la ville, avec son immense clocher en pierres blanches (dites pierres de Trani). Commencée en 1098, elle fait partie de ces églises à plusieurs niveaux (elle rappelle un peu la Basilique d'Assise) : sous la nef centrale, s'étend une immense et magnifique crypte datant elle du XIIème siècle, ornée de colonnes en marbre.
Trani c'est aussi un joli port de plaisance bordé d'antiques façades en pierres claires, témoignages de sa splendeur d'antan (au XVème siècle, la ville fut l'un des plus importants centres maritimes sur l'Adriatique). Les terrasses abondent sur le port, et la promenade se prolonge agréablement tout au long du bord de mer, soit en marchant vers le Château, soit dans le sens contraire vers la ville moderne.

mardi 7 août 2007

Au sud du sud…


Le Cap Santa Maria de Leuca est la pointe la plus méridonale des Pouilles. C'est le point de rencontre de la mer ionienne et l'Adriatique.
On y accède soit par l'artère principale qui remonte vers Lecce, Brindisi etc… soit par une très jolie route envahie de lauriers qui part d'Otranto et longe toute la cote. Des paysages très divers s'y succèdent : des landes très arides, balayées par le vent, des stations balnéaires (par exemple San Cesareo Terme) coquettement aménagées pour des touristes d'un autre siècle, des pinèdes avec chants de cigales si délicieusement estivaux.
Sur la photo, on voit la Basilique de Santa Maria de Leuca dite aussi "de finibus terrae", construite dans les années 1720 à l'emplacement d'un temple dédié à Minerve et où Saint Pierre avait fait halte. La colonne à la madonne en prières date, elle, de 1694.
La visite de l'ensemble se fait rapidement, mais reste néanmoins émouvante de par cette idée troublante d'être arrivé à la "fin de la terre", et de dominer deux mers légendaires.

lundi 6 août 2007

Gallipoli, la cité aux trois visages



Située sur la côte ouest des Pouilles, dans le golfe de Tarento, Gallipoli offre plusieurs visages : celui de son vieux quartier (il centro storico), niché sur une péninsule qui semble comme posée sur la mer ; celui de la ville moderne (il borgo), aux constructions hétéroclites et à la circulation intense, et celui de la station balnéaire, avec des plages immenses, ponctuées de tours génoises.
Le vieux Gallipoli (ce nom viendrait du grec "belle-ville") se visite de préférence en fin de journée, à l'heure de la "passeggiata". Tandis que la lumière du couchant ravive les couleurs fanées des façades, les familles envahissent les ruelles étroites et labyrinthiques abritant de véritables palais, les terrasses des restaurants se remplissent (ne pas oublier de goûter les croquettes de poulpe brûlantes ou les piadine farcies de mozarella ou peccorino…), les touristes affluent dans les boutiques (attention au marché, aux prix prohibitifs !).
Les monuments qui ont fait la réputation de la ville sont la cathédrale baroque du XVIIème, la fontaine grecque (estimée XVIème siècle après avoir été longtemps considérée comme la plus ancienne d'Italie) et le château angevin aragonais, dont les murailles tombent à pic dans le port.
Les plages - à quelques km du centre - méritent d'être testées. Bien que donnant, pour certaines, sur des barres d'immeubles construites dans les années 70, elles ont le mérite d'être très longues, bordées de végétation, avec une eau plutôt accueillante (en température et en clarté).

En savoir plus sur Gallipoli (site italien) : http://www.gallipolivirtuale.com/citta/citta.asp

dimanche 5 août 2007

Retour aux Pouilles… via porto Cesareo


Il fait 35 degrés à Paris. La mer manque cruellement.
Une raison suffisante pour faire un détour photographique par le talon de la botte.
Porto Cesareo se trouve sur la côte ouest, entre Gallipoli et Taranto, pas loin de MANDURIA. C'est une plage de sable fin, accessible même à ceux qui ne voudraient pas débourser 10 euros pour le traditionnel lettino (transat) et l'ombrellone (parasol).
Familiale, la station balnéaire est animée, mais pas bondée, et si le front de mer n'est pas construit de façon uniforme, c'est néanmoins un endroit sympathique pour passer une journée à la plage.
A noter qu'on peut louer des pédalos (négocier le prix, il pourra être divisé par deux !) pour aller conquérir l'île qui fait face au rivage, et est quasi déserte.

Vous voulez en savoir plus sur les plages des Pouilles ? Postez-moi une question, je vous répondrai aavec plaisir !

samedi 4 août 2007

Dialogue avec mon jardinier (la version originale)


Ça, (sur la photo) c’est chez Georgette*.
Une maison coquette, avec son parterre fleuri, ses roses généreuses qui sentent délicatement bon…
Nous y faisons halte pour y acheter des œufs. Mon amie m’a prévenue :
- Chez Georgette, c’est tellement cracra que personne dans le village ne lui parle. A part les Parisiens.
Ce qui évidemment ne doit pas arranger ses affaires.
Georgette sort la tête par la porte de l’ex écurie, avec un immense sourire. Ce sont toutes mes terreurs d’enfance qui remontent. Sur le menton, elle a des poils de barbe suffisamment longs pour coudre un bouton. La moustache est clairsemée, mais bien présente. Ses dents éparses ont la couleur du caramel raté. Mais le pire, ce sont ses yeux. D’un bleu vert magnifique, ils pétillent de vivacité et de gentillesse. Je me sens scannée des pieds à la tête dans mon petit short Stella Forest. Plus parisienne que jamais. Irréversiblement décalée. A la façon dont Georgette me regarde, je suis convaincue qu’elle lit dans mes pensées, qu’elle voit l’horreur dans mes yeux, le dégoût. Et j’ai honte.
Je suis invitée à pénétrer dans la cuisine. C’est une antre obscure et encombrée de tout, avec trois chiens hystériques qui aboient sans savoir pourquoi. L’odeur me saute à la gorge. Une odeur indicible de renfermé et de crasse, de lait caillé, de passé, d’animalité. Je reste en retrait. Georgette renouvelle son invitation. Puis comme je décline, elle me dit gentiment :
- Vous avez peur des chiens ? Ah, alors je comprends.
Je fais les cent pas devant la maison. Sens les roses, découpe une tige de chélidoine. Et découvre que le mari de Georgette m’observe depuis un moment.
- Ce sont des plantes anti-verrue, dis-je, toute fière de ce savoir, malgré mon origine géographique.
- Beeeeh, j’en ai une sous l’pied, mais ça marrrche pas.
J’avale difficilement ma salive, certaine que je ne couperai pas à un passage en revue de la verrue. Me rapproche néanmoins pour lui serrer la main. Ai juste le temps d’apercevoir la sienne grouillant d’escargots baveux bien vivants. Le jardinier en cote de travail bleue me regarde avec un immense sourire satisfait. Fier de son effet.
En mangeant mes œufs coque le soir, je me dis que je déteste décidément cette expression de « France profonde » inventée par des Parisiens – comme moi – qui regardent du dessus cette réalité-là avec une condescendance déplacée. Et me demande qui dans l’histoire, au juste, est profond, Français, ou profondément Français…
* J’ai évidemment modifié le nom mais choisi un prénom qui rime avec barbichette.

Détour - TRES conseillé - par le Lavardin




Le Lavardin est un petit village charmant près de Montoire (ville connue, notamment, pour son festival de musiques folkloriques qui a lieu début août). Son joyau, c'est l'église Saint Genest dont la construction date - selon les estimations - du XIème siècle : un édifice roman mêlant matériaux bruts (comme la voûte en bois naturel de la nef), et couleurs vives (ocres des murs et des colonnes recouvertes de fresques). Celles-ci, qui datent, elles, du XVème siècle, mettent en scène pour la plupart la vie des saints, comme celle de la photo, par exemple, qui représente Saint-Denis portant sa tête dans ses mains.
Le Lavardin offre une jolie balade, appelée curieusement la Rotte de la Bique (si quelqu'un connaît l'explication, je suis preneuse !), qui longe la falaise avec des maisons troglodites de toutes formes et tailles se perdant dans la végétation. Bien sûr, on ne peut, dans ce tour de la ville, omettre de mentionner les ruines du chateau du XIème siècle, dont le donjon domine les hauteurs.

En savoir plus sur le chateau : http://perso.orange.fr/jean-francois.mangin/capetiens/fenetres_filles/chateau_lavardin.htm

Rens. sur le village à l'office du tourisme de Vendôme : 02 54 77 05 07.

vendredi 3 août 2007

Recette du vin d’épines


Voici une recette livrée par un agriculteur de Montoire.
Il conseille de la réaliser en septembre.
Et d'attendre au moins trois mois avant d'y goûter.

- 1 kilo de sucre en poudre
- 1 grosse poignée de jeunes pousses d’épines (type haies sur les bords de chemin)
- 5 litres de bon vin rouge (ou rosé)
- 1 litre d’eau de vie de prune
• Faire macérer tous les ingrédients ensemble au moins deux à trois mois.
• Filtrer.
• Mettre en bouteille.
• Servir très frais à l’apéritif

jeudi 2 août 2007

Vendôme : avec la patte de WAJ, c’est plus gai !




Vendôme est une de ces villes qui a vu sa notoriété se redresser à l’arrivée du TGV. Avec un trajet de 42 minutes pour relier la capitale, elle a attiré des Parisiens en mal de vert. En mal de calme, aussi oserais-je dire…
Le Loir y coule tout doucement, tout vert, avec ses rives « décorées » de motifs floraux thématiques. LA rue piétonne bruisse d’un peu de vie commerciale, une place accueille les terrasses de deux ou trois bars… Le tour du centre ville est vite fait. Trop vite… ?
Mais au détour d’une place, dans les jardins derrière la Cathédrale (plutôt belle par ailleurs avouons-le) une immense (pléonasme) girafe, aux belles couleurs d’enfance, interpelle le regard. Elle se révèle la pièce la plus haute d’une ménagerie aux allures joyeuses : un cochon d’un rose bonbon alléchant plein de mécanique semble attendre qu’on le laisse s’échapper de son enclos trop petit, une pyramide de grenouilles guette un but inconnu, un canard de bain géant fait admirer son jaune fluo.
De l’humour, de l'absurde et des couleurs vives, c’est juste ce qu’il manquait à cette visite pour ne pas repartir avec un sentiment d'ennui triste ! Alors faisons un vœu : que cet artiste anglais installé dans la région, puisse souvent imposer sa patte dans la ville sage…
Office du tourisme de Vendôme : 02 54 77 05 07

mercredi 1 août 2007

Le Loir et Cher, vert si vert…





Il y a des endroits où l'on va par hasard, sur les pas de quelqu'un qui est né là, a une maison de campagne… Et une fois sur place, on se retrouve dans une réalité si fondamentalement extérieure à la nôtre, et pourtant si peu dépaysante, qu'elle en est presque douloureuse.
Dans ces cas-là, je tente de me rassurer en trouvant une réponse à ce type de questions : de quoi vivent les gens ici ? A quoi trouvent-ils du plaisir ? Pourquoi viennent-ils en vacances-là ?
Réponses envisagées : peuvent trouver du plaisir dans la région les amateurs de pêche, d'escargots ou de vélo (il y a beaucoup de routes plates !). Peuvent vivre là les inconditionnels du grand calme, de la nature immuable, et du vert sous toutes ses formes. En cette saison, certes les champs de tournesols rompent la monotonie du vert ambiant, et sous le soleil, le tufeau des villages réussirait à faire oublier sa pâleur parfois austère. Mais la couleur qui domine est invariablement le VERT.
Le Loir et Cher* fait partie de ces lieux où le temps semble ne pas s'écouler. J'y étais passée il y a 20 ans, j'ai retrouvé tout intact : les bords de Loir ombragés de peupliers, avec quelques pontons où attendent des barques paresseuses; les villages dépeuplés avec leurs boutiques à tout faire (épicerie, dépôt de rillettes, tabac, journaux…); et les maisons troglodytes cachées sous la végétation qui s'étale. (A noter qu'il y en a de belles entre Les roches-l'Evêque et Montoire, d'autres sur le Coteau de Villiers, de très jolies à Lavardin).
Un coin idéal, donc, pour tester ses nouveaux hameçons, se plonger dans la lecture d'un roman, ou regarder le ciel à travers les feuilles généreuses d'un noyer, ou d'un tilleul. Personnellement, je dois la réussite de mon séjour au livre de Stéphane Audéguy : la Théorie des nuages. C'est un roman qui a le mérite de rappeler qu'il est possible de voyager même immobile, pour peu qu'on prête attention aux nuages. Dans le Loir et Cher, cela peut être plus qu'utile !
* (41, préfecture Blois, département situé au-dessus de la Touraine, à l'est de l'Orléanais et à l'ouest de la Sarthe)