vendredi 27 juillet 2007

Paris Plage, désertique et venté





Que c’est triste Paris Plage sans le soleil !
En ce jeudi 26 juillet, les promeneurs étaient rares, pas très amoureux, plutôt pressés. Les plus courageux pique-niquaient en baissant la tête à chaque rafale pour éviter d’être aveuglés par le sable. Certains, compatissants, servaient une bière aux balayeurs harnachés de vert fluo.
Quelques fervents de la boule s’animaient,tandis que des spectateurs frigorifiés regardaient mollement un concert de rock en mâchonnant un hot-dog au pain rassis (4 euros quand même !…).
Une petite troupe, amassée autour d’un pianiste chapeauté d’un tricorne, laissait sa voix monter dans les aigus. « You may think I’m dreamer… But I’m not the only one ». Certes il fallait avoir de sacrés talents de rêveur pour se croire vraiment à Paris-Plage…
En fait, il suffisait de passer le Pont pour trouver de la vie. Et de la joie. A quelques mètres de là, les rives de l’Ile Saint-Louis étaient - curieusement - beaucoup plus fréquentées, comme si la beauté des lieux chargés d’histoire supportait mieux le vent et la grisaille.
La magie de Paris Plage ne peut-elle donc qu’opérer sous le soleil ?

mercredi 25 juillet 2007

Voyage en Parisianie aigue


"What are you doing the line for ?" m'a demandé à 15 h 06 cet après-midi une touriste américaine…
Faisions-nous la queue pour visiter un monument insolite ? Nous recueillir sur la tombe d'un mort prestigieux ?
Non.
Si nous étions trente à patienter dans une file délimitée élégamment par un cordon rouge, c'était "uniquement" pour rentrer chez ERES, le temple du maillot de bain branché.
"It's a very fashionable brand of swim-suites" ai-je expliqué à la dame très perplexe.
Après trente minutes, le portier m'ayant ouvert la porte, j'ai pu pénétrer… dans la ruche !
Au premier étage, des Parisiennes de tous âges (certaines avec leur maman venues - les veinardes - signer le chèque) s'affairaient autour d'une petite dizaine de présentoirs classés par taille.
- Je pense qu'il vous faudrait la taille au-dessus, si ça vous serre…
- Un 42 ? Aaaah, mais vous n'y pensez pas ! a rétorqué la quinquagénaire perchée sur ses espadrilles à talons en satin vert enrubannée d'un une-pièce sans bretelles. Et d'essayer dans la foulée le "petit" paréo qui cachait son ventre comprimé.
- C'est pâââââs mal comme çâââââ. Non ?
Après une seconde queue de 15 minutes, celle-ci pour l'essayage, une vendeuse souriante m'a fait rentrer dans une cabine.
- Vous êtes deux, m'a-t-elle précisé diplomatiquement.
La dernière fois, on était 3, ai-je pensé, donc c'était plutôt une bonne nouvelle.
J'ai donc partagé mon intimité avec plusieurs clientes, visiblement convaincues que les réductions sur les maillots justifiaient - au moins en partie - cet exhibitionnisme forcé. Mais pas au point de dire "bonjour" à la nouvelle arrivante !
J'ai essayé dix maillots. 5 en 40. 5 en 42.
La vendeuse - étonnamment calme et disponible en ce jour fourmillant - m'a conseillée, ne négligeant pas au passage les compliments.
- Qu'est-ce qu'ils vous vont bien, m'a lancé une fille aux seins nus, qui essayait hors cabine son 15ème soutien-gorge.
- Vous devriez prendre les deux, a conseillé une autre.
Je suis donc ressortie avec 4 maillots en main. Deux à ma taille dont le modèle ne me convainquait pas tout à fait, et deux autres dont j'adorais la coupe mais qui étaient un peu justes. Comment choisir, alors ?
Accessoirement, j'ai demandé à une vendeuse combien 40% de réduction sur 235 euros faisait au final ?
- Entre 150 et 158 euros.
J'ai - vieux réflexe de quadragénaire - converti la somme en francs. 1000 francs, pour un maillot qui tout bien considéré ne m'avait pas valu de coup de cœur…
Je suis repartie les mains vides. Quasi honteuse devant le portier muet de ne pas sortir comme tout le monde avec mon petit sac en papier blanc marqué ERES. Mais si fière, au fond, de ne pas avoir cédé aux sirènes du consumérisme branché !

lundi 23 juillet 2007

Et si Vélib changeait les mentalités citadines ?



Vision magique depuis quelques jours : des dizaines de vélos dans les rues de Paris. Et pour cause, on parle de 340 000 adeptes de Vélib depuis son lancement.
Parisiens visitant leur ville en touristes, en flânant, voire en respectant les feux rouges… il y a un petit goût d'ailleurs, en ce moment dans la capitale, une douceur de vivre dépaysante.
Pour une cycliste de la première heure, cela donne un sacré espoir… Ou en tous cas matière à rêves !
Par exemple, sur ces 340 000 adeptes, n'y aurait-il pas quelques automobilistes à convertir ? Dans la peau des cyclistes, vont-ils prendre conscience des coups d'adrénaline qu'ils nous valent ? Par exemple, comment un automobiliste/cycliste réagira-t-il sur son Velib quand une voiture le doublera à droite sans crier gare ? Ou le chauffeur de bus en deux roues quand un collègue le dépassera au volant de son accordéon géant en ne lui laissant que 20 cm (le code de la route impose 1 mètre par sécurité) ?
Peut-être même y aura-t-il quelques piétons pour comprendre les jurons que déclenchent leurs traversées de rues inopinées ?
Et puis, Vélib va peut-être délier les langues.
Plutôt que de constater muettement qu'on a le même itinéraire, on échangera peut-être un bon plan de raccourci, de rues moins polluées, d'équipement efficace au feu…
On réussira ce que les usagers du métro voient plutôt comme une pratique barbare : la parole libre, l'échange avec l'inconnu. Appartenir - même pour quelques minutes - à une collectivité anonyme deviendra peut-être synonyme de richesse de rencontres et de lien.
Bref, la roue du rêve tourne sec depuis le lancement de Vélib !

Des infos sur Velib : http://www.paris.fr/portail/accueil/Portal.lut?page_id=1&document_type_id=2&document_id=31405&portlet_id=815

samedi 21 juillet 2007

jeudi 19 juillet 2007

Un trullo, des trulli





C'est quoi au juste un trullo ?
Quand je raconte avoir passé mes vacances dans un trullo dans les Pouilles, il est rare que mon interlocuteur ne finisse pas par me poser la question.
Un trullo c'est une maison en blocs de calcaire ronds ou carrés à sa base. Sa spécificité réside dans le toit conique entièrement réalisé en pierres, laissées dans leur couleur d'origine, peintes en blanc, ou encore recouvertes d'un symbole mystérieux (certains sont censés chasser les esprits !). Le mot vient du grec "tholos" qui signifie coupole.
Certains trulli ne comptent qu'un toit pointu, d'autres trois, quatre… la construction intérieure elle, ne variant pas : des pierres superposées en rond sans charpente un peu comme les blocs de glace dans un igloo. A l'origine, le toit était monté sans mortier, mais depuis environ 1800, celui-ci scelle les pierres.

Dans la Vallée d'Itria, au sud de Bari, autour d'Alberobello, Ostuni, Francavilla… les trulli sont légion. Quand on se balade là-bas, on guette le premier avec excitation, on le prend en photo sous toutes les coutures (malgré les innombrables fils électriques qui strient le paysage), puis on se rend vite compte que le trullo est l'habitation de base. Ils existent - semble-t-il - depuis le XVème siècle. Et aujourd'hui sont utilisés soit pour entreposer du matériel, soit comme habitation principale ou secondaire. De nombreuses agences immobilières cherchant d'ailleurs à recruter leurs acheteurs dans les pays étrangers…

La ville d'Alberobello est la plus touristique de la région car une partie d'entre elle (le quartier appelé RIONE MONTI) ne compte que des trulli. Le cœur de la ville blanche est envahi d'échoppes vendant des reproductions de trulli pour tous les goûts (y compris mauvais !), sous forme d'assiettes, bouteilles, magnets etc. Mais, bien que très fréquentée, elle mérite le détour, voire un séjour de 24 heures pour ceux qui voudraient dormir dans un trullo. De nombreux propriétaires ont improvisé des B&B dans leur maison. Vous en trouverez pour environ 50 euros la nuit.
Pour apprécier vraiment la ville, il faut prendre le temps de la visiter sous plusieurs angles. Tout d'abord en la regardant d'en face, des hauteurs de la ville en parcourant les ruelles les plus éloignées et en montant sur une des terrasses à disposition du promeneur. Ne pas hésiter aussi à se promener dans le quartier d'AIA PICCOLA qui compte lui aussi quelques 400 trulli, à l'écart des ruelles touristiques.
A noter que depuis 1996, les trulli sont devenus patrimoine mondial de l'humanité.

Office du tourisme d'Alberobello : Piazza Ferdinando IV, 4. 70011 Alberobello.
Tél : 080 43 25 171
Site touristique sur la région des Pouilles : www.regione.puglia.it

mardi 17 juillet 2007

Trinquons à la plus belle ville du monde !



Pour moi, la plus belle du ville du monde c'est PARIS !
Ça ne fait pas un pli, pas un doute.
Et pour vous ?
Car même si je ne connais pas TOUTES les villes du monde, (loin s'en faut puisque j'ai visité moins d'une trentaine de pays), je le répète : pour moi, Paris est la plus belle ville du monde !
Je vais essayer de convaincre mes lecteurs, au risque d'utiliser des images éculées, des lieux communs rabattus, et de donner dans la description primaire…
Je suis même prête à ajouter à côté de cette assertion : Paris est la plus belle ville du monde, en ce soir tiède de 17 juillet à 21 heures moins 10, quand on la traverse à vélo entre le XVIIème et le Vème arrondissement.
Et oui, l'été, c'est mon grand plaisir : M'OFFRIR Paris à bicyclette "pour moi toute seule" !
Certes j'y habite et y roule à vélo toute l'année. Mais pendant ces deux mois, la ville semble juste appartenir à ceux qui l'aiment, à des touristes sages qui ne s'égarent pas dans les palais du Louvre après 19 heures, aux fantômes du passé qui rendent leur grandeur aux façades, aux ombres longues qui ne se couchent qu'avec les derniers rayons du soleil.
Alors, pédaler devant la Pyramide du Louvre est un cadeau, traverser la Place de la Concorde un défi tranquille, regarder les reflets des Bateaux-mouche se projeter, gigantesques, sur les quais, un jeu sans danger !
Peu importe que la place Saint-Michel soit envahie par la foule, si la lune vous attend en sortant du cinéma au bout de la rue Saint-André des Arts… si la Grande Roue des Tuileries continue de tourner en cadence toute de lumières vêtue.

En savoir plus sur les animations à Paris : www.paris.fr

lundi 16 juillet 2007

Petites et grandes idées vertes à Chaumont-sur-Loire

Elégants troncs lisses peints en bleu, plafond de plantations et miroirs suspendus, serre volante... autant d'images fortes à rapporter du Festival des Jardins de Chaumont sur Loire.
Certes, il y a là beaucoup d'idées. Certaines, très séduisantes. Mais leur réalisation, parfois, tombe à plat !
Après avoir lu le concept alléchant de création de chaque petit jardin, on reste un peu sur sa faim devant un ventilateur fatigué ou deux allées équipées d'une boîte aux lettres trop vite parcourues.
Malgré tout, plusieurs réalisations méritent d'être saluées.
"Feuilles de route", par exemple, de la Métropole de Lille, évoque le déracinement. Sous une arche de branchage, sont suspendus des portraits d'immigrés venus s'installer dans le Nord. Photos en noir en blanc, textes courts, la sobriété fait mouche. De même que l'image finale des valises pleines de terre où de jeunes racines donnent naissance à de nouvelles plantes.
Citons "Fauteuils au jardin" qui crée le choc en proposant un parcours en chaise roulante. L'idée étant de vivre quelques minutes dans la peau d'un handicapé. Ou, de ressentir la gêne occasionnée par la répétition d'obstacles, quand on ne peut s'adapter aux contraintes de la multitude.
Enfin "1001 paysages", d'une simplicité déroutante, est peut-être le plus esthétique de tous. Une exposition très graphique et ordonnée de pots contenant de petites plantes, peints avec 3 couleurs primaires. Selon l'endroit où vous vous placez pour les regarder, vous les voyez magenta, jaune ou cyan, unis ou bicolores, les créateurs proposant même par effet optique de recomposer chacun de nouvelles couleurs.
Le site officiel pour en savoir plus : www.chaumont-jardins.com
Le numéro : 02 54 20 99 22

samedi 14 juillet 2007

Bons baisers de Porto Badisco


Faut-il parler de Porto Badisco ? Partager la découverte de ce petit paradis ou la taire jalousement ?
Porto Badisco, c'est une plage minuscule située entre OTRANTO et LEUCA. On peut passer à côté sans même la remarquer quand on emprunte la route qui descend jusqu'au Cap de SANTA Maria de Leuca à l'extrême Sud de la péninsule.
C'est une avancée de mer où dorment quelques barques de pêcheurs. L'eau y est turquoise (et délicieusement froide), la végétation quasi absente sur la roche, et le nombre de baigneurs inversement proportionnel à celui des cigales !
La plage y est publique, (c'est suffisamment rare en Italie pour être souligné), certes fréquentée, mais il reste encore quelques centimètres où poser sa serviette quand on y arrive à midi !

Si vous prévoyez une visite dans le coin, c'est un endroit idéal pour suspendre le temps, se reposer des km. Il évoquera aux uns la Sardaigne, aux autres certaines calanques marseillaises...
N'oubliez pas de faire une halte aussi - quelques km plus loin - à Porto Cesareo Terme, station thermale désuète tout à fait inattendue dans cette région reculée, avec des palaces début XXème notamment l'un, de style mauresque.

vendredi 13 juillet 2007

Pates, menthe, aubergines et cie


Aujourd'hui c'est le bleu et non le froid qui règne.
L'inespéré s'est produit. Le ciel est digne d'être apposé au mot "été".

Puisqu'il est question de plaisir, glissons vers le Grand Plaisir entre tous : celui de la Bonne Bouffe. Et revenons au voyage dans les Pouilles…
En Italie, chaque repas a des allures de rituel, et le choix de la pasta relève quasi du sacré ! Selon la sauce prévue, et la région dans laquelle on se trouve, on optera pour telle forme ou consistance de pâtes (creuses, épaisses, allongées, crénelées…) mais sans qu'aucune improvisation ne soit envisageable sur le sujet : il ne s'agit pas de "faire des nouilles à midi" mais de se plier à un rituel que les Italiens reproduisent quasi sans humour !
La preuve : à Cisternino quand le vendeur de pâtes fraîches a su que nous imaginions de cuisiner les restes de tagliatelles achetées deux jours auparavant, j'ai senti que notre cote de sympathie avait chuté. Pire, quand j'ai essayé de négocier l'achat d'orecchiette à rapporter en France, là, je suis passée dans le clan des irrécupérables. Les pâtes fraiches se dégustent le jour de leur conception, un point c'est tout.

Pour conclure, citons la recette d'Ida (pour 4 personnes) facilissime mais originale et goûteuse

Tagliatelle aux aubergines et à la menthe

500 g de tagliatelles fraîches
1 grosse aubergine
2 branches de menthe
200 g de ricotta fraîche
50 g de pignons de pin
50 g de parmesan râpé
1 oignon blanc
- Faire revenir oignon avec aubergine coupée en dés dans l'huile. Une fois cuits, ajouter la menthe ciselée.
- Préparer les pâtes. Mélanger l'ensemble des ingrédients et servir aussitôt.

jeudi 12 juillet 2007

Bienvenue, bienvenidos, welcome, benvenuti dans les Pouilles !


Bonjour !
Il pleut sur Paris, le froid règne, le soleil se fait désirer, les filles remettent des collants noirs et des bottes, les parapluies s'entrechoquent, et les terrasses sont embuées de goutelettes trop fidèlement grises…
C'est le moment de partir. De s'éloigner, de rêver, se souvenir.
Il y a quelques jours…
Il était il y a encore deux jours, l'Italie. Plus exactement, l'Italie du Sud, les Pouilles, ce nom affreux plein de petites bêtes, de rimes un peu moches, si trompeur par rapport à ce qu'il désigne.
Le sud de l'Italie, le talon de la botte, la pointe méridionale de l'Europe, un concentré de couleurs, une exagération permanente. Une débauche de sensations extrèmes. La terre d'un ocre rouge profond, les troncs torturés d'oliviers centenaires, les triporteurs remplis de pastèques orgiaques, les couples parés pour la passagiata comme pour un casting de téléréalité…
Les villes blanches truffent le paysage jaune et vert de dômes ensoleillés. Ostuni, Locorotondo, Cisternino, Ceglie Messapica, Oria… autant de citadelles qui ne manquent pas d'évoquer la Grèce et ses célèbres îles, voire l'Espagne. On y chemine dans des ruelles désertes, pour peu que midi appproche, on y découvre d'innombrables églises, d'un baroque surchargé ou d'une sobriété rafraîchissante, on y admire les plantations coquettement installées sur les balcons ou au pied des portes : bougainvillées, figuiers de barbarie, lantanas…
Chaque ville mérite plusieurs visites, une le matin à l'heure du petit noir en terrasse quand le soleil se laisse supporter à l'ombre d'un arbre généreux, puis à celle de la sieste pour le plaisir de s'y sentir seul, enfin le soir pour y goûter la vie, écouter les conversations des anciens, déguster un verre de primitivo avant le dîner.