jeudi 12 juillet 2007

Bienvenue, bienvenidos, welcome, benvenuti dans les Pouilles !


Bonjour !
Il pleut sur Paris, le froid règne, le soleil se fait désirer, les filles remettent des collants noirs et des bottes, les parapluies s'entrechoquent, et les terrasses sont embuées de goutelettes trop fidèlement grises…
C'est le moment de partir. De s'éloigner, de rêver, se souvenir.
Il y a quelques jours…
Il était il y a encore deux jours, l'Italie. Plus exactement, l'Italie du Sud, les Pouilles, ce nom affreux plein de petites bêtes, de rimes un peu moches, si trompeur par rapport à ce qu'il désigne.
Le sud de l'Italie, le talon de la botte, la pointe méridionale de l'Europe, un concentré de couleurs, une exagération permanente. Une débauche de sensations extrèmes. La terre d'un ocre rouge profond, les troncs torturés d'oliviers centenaires, les triporteurs remplis de pastèques orgiaques, les couples parés pour la passagiata comme pour un casting de téléréalité…
Les villes blanches truffent le paysage jaune et vert de dômes ensoleillés. Ostuni, Locorotondo, Cisternino, Ceglie Messapica, Oria… autant de citadelles qui ne manquent pas d'évoquer la Grèce et ses célèbres îles, voire l'Espagne. On y chemine dans des ruelles désertes, pour peu que midi appproche, on y découvre d'innombrables églises, d'un baroque surchargé ou d'une sobriété rafraîchissante, on y admire les plantations coquettement installées sur les balcons ou au pied des portes : bougainvillées, figuiers de barbarie, lantanas…
Chaque ville mérite plusieurs visites, une le matin à l'heure du petit noir en terrasse quand le soleil se laisse supporter à l'ombre d'un arbre généreux, puis à celle de la sieste pour le plaisir de s'y sentir seul, enfin le soir pour y goûter la vie, écouter les conversations des anciens, déguster un verre de primitivo avant le dîner.